Soon in Black Rock Cycle 6

Tania Arancia

née en 2002, en Guadeloupe

taniaarancia@gmail.com

Éducation

Université des Antilles, Martinique, 2024

Histoire des Antilles - Guyane

École Duperré, Paris, France, 2023

Recherche et Développement textile

Résidences

Atelier Savvy - reframing textiles, Halle, Allemagne, 2025

Nubuke Foundation, textile Center, Wa, Ghana, 2024

Projet de recherche

Tisser mes origines: recherche autour du tissage, Afrique de l’Ouest, 2024

Objets personnels, y compris des bijoux en or, une photo d'identité et une photo de famille avec une femme et un enfant.

Tania Arancia Marie est une artiste et designer textile née en Guadeloupe en 2002. Après avoir vécu dix-huit ans sur son île natale, elle emménage à Paris en 2020 pour se former en recherche et développement textile à l’École supérieure des Arts appliqués Duperré.

C’est en se formant au tissage sur métier à tisser manuel que Tania développe sa manière d’associer les couleurs et les fils pour créer des textiles intimes. À travers eux, elle interroge l’environnement culturel et politique dans lequel elle a grandi. Lors de ses études dans la capitale, de nombreuses questions surgissent. Elle commence alors à tenir un carnet où elle tente de soigner son mal du pays. Des collages de portraits de famille et quelques mots deviennent peu à peu une écriture habitée par la nostalgie familiale et la colère collective liée à l’histoire guadeloupéenne.

En explorant ses mémoires et ses souvenirs, Tania assemble des fragments de récits et de symboles issus de la créolité de son territoire. Une créolité marquée par la brutalité de la rencontre au cœur de cette ancienne société coloniale de plantation. L’accessoire de mode devient alors pour elle un terrain de jeu, un espace où incarner ces héritages et ces tensions.

À Paris, elle s’imprègne des textes de penseurs et écrivains antillais qui l’ont précédé – Patrick Chamoiseau, Marcus Garvey – qu’elle relie à des figures du continent-mère comme Sankara ou Senghor. Leurs voix nourrissent un discours identitaire fort qu’elle tisse avec sa propre expérience.

En juin 2023, elle présente pour la première fois une pièce tissée, Gâteau fouetté, lors de l’exposition collective “Harmonious Quietude“ à l’Union de
la Jeunesse Internationale, curatée par Adama Keïta. En 2024, sa seconde exposition collective prend place à Londres, à V.O. Curations. La même année, elle entame une recherche textile de deux mois entre le Sénégal et le Ghana, autour des mémoires croisées et des récits d’héritage.

Depuis 2024, Tania est retournée s’installer en Guadeloupe.
Elle y poursuit aujourd’hui une recherche textile et poétique à l’intersection de l’intime et du politique ainsi que l’archivage de ses mémoires familiales.

Tania Arancia qui tisse sur son métier à tisser, entourée de plantes vertes dans une pièce lumineuse.

"Conter mon histoire,
Celle de ceux qui m’ont précédé, C’est ça mon job.

Mais comment être fidèle à la véritable histoire?
Il y a les oublis volontaires, les silences, les passages effacés, nettoyés, remplacés, une assimilation dans un brouillement douloureux.
Je suis la conséquence de cette histoire dont je ne connais qu’un fragment.

Comment la raconter?

Je ne connais qu’une anecdote derrière ces photos prises par ma mère, bien avant qu’elle ne sache que j’allais naître.
Cette photo... peut-être que je la peins, que je la repeins, puis que je la tisse à partir de cette dernière peinture.

Ou bien peut-être que je la tisse, puis que je la peins, que je la retisse... Et désormais, elle s’est perdue dans un entrecroisement de fils colorés, ou elle s’est effacée, devenant une couleur unie.”