Sou Fwans
Tapisserie
coton, laine, acrylique 40 x 30 cm
2024
Pour la réalisation de cette œuvre Tania s’est plongée dans ses souvenirs marquants liés aux sonorités dont elle a pu faire l’expérience en Guadeloupe durant son enfance. L’un d’entre eux étant un lyannaj politik ( créole pour “rassemblement politique”) auquel elle a assisté à ses 5 ans accompagnée de sa mère lors des grèves de 2009* .
Elle s’est intéressée à la chanson du LKP, la gwadloup sé tan nou, expression du contexte historique et social de la Guadeloupe, qui était chantée par des milliers de personnes à ces événements.
Tania fait le parallèle entre les grèves de 2009 et Mai 67 en Guadeloupe où la classe ouvrière agricole manifestant pour ses droits a été réprimée de façon sanglante par la police.
C’est ce désespoir présent au sein des sociétés caribéennes et exprimé dans les paroles de chansons militantes que Tania a souhaité souligner à travers cette œuvre textile. Sou fwans est ainsi la matérialisation aussi crue soit elle d’une plaie ouverte.
Dans les parles de ces chansons et dans les luttes sociales, l’artiste constate la présence de l’espoir à travers le désespoir, lèspwa adan dézèspwa, notion qu’elle explore dans son carnet de recherche sur les sonorités qu’elle a pu explorer. Celles-ci sont présentées comme élément d’espoir mais aussi comme vecteur de lyannaj (créole pour “union”) au sein d’une société.
*grève générale de 44 jours ayant eu lieu en Guadeloupe, simultanément en Martinique et en Guyane. En Guade- loupe elle est menée par le LKP pour lutter contre la vie chère. Cette grève s’imprègne également d’autres problématiques liées à la situation économique mais aussi sociale du territoire.
Crédits photos Sou Fwans: Jiehao Zheng
Èspwa adan désèspwa
Journal écrit en créole et français
2024